L'offensante
Il faisait noir. Je ne voyais rien. Je n'étais pas aveugle mais plongé dans l'obscurité la plus totale. J'ai élancé mes bras devant moi afin de me diriger. Je n'ai rien senti. J'ai pivoté sur moi-même et j'ai tenté à nouveau de cerner les limites de cet univers opaque. Là, sur ma gauche, il y avait comme une paroi, lisse, incurvée, froide. Je l'ai suivie et j'ai commencé à voir la lumière. Quand celle-ci s'est faite plus précise, j'étais arrivé dans une forêt, une vaste forêt, avec de grands arbres décharnés. Je ne savais où aller alors je me suis adossé à un arbre. Et c'est là qu'elle m'a giflé. J'ai couru après elle mais ne suis pas parvenu à la rattraper. Épuisé je me suis accroupi près du tronc mort d'un vieux chêne. Et sans que je m'y attende, elle m'a poussé. Mais cette fois je l'ai attrapée. J'ai pris une corde et je l'ai pendue. Avant d'expirer, elle s'est écriée : « Pourquoi ? ». Je lui ai répondu : « C'était toi ou moi ! ». Elle est morte dans l'instant. Elle doit y être encore. Ce que je sais, c'est que moi je n'y retournerai pas.